Le Hibou des marais est de taille moyenne assez pareille à celle du Moyen-duc, mais avec de très courtes ‘oreilles’, généralement invisibles. La face est ronde et blafarde où luisent de très petits yeux clairs qu’entourent des lunettes noires.
De mœurs plutôt diurnes, son vol est silencieux et souple. Etant le meilleur voilier de la famille, son vol léger et soutenu peut même le porter à de grandes hauteurs, propulsé par des battements réguliers, élastiques, de forte amplitude, ou bien planant en orbes comme un rapace diurne. De loin, on le prendrait pour une buse ou un busard à cause de la longueur des ailes, la queue courte accentuant encore son envergure. A quelques mètres au-dessus du terrain de chasse, il rôde lentement, tantôt ramant à sa cadence paisible, tantôt glissant et louvoyant avec ses ailes relevées à la manière d’un busard. ça et là, il paraît hésiter, revient en arrière, vole un instant sur place, pirouette et s’abat à la verticale sur sa proie cachée au sol : campagnols, musaraignes, taupes et petits passereaux.
Le dessus du corps, grossièrement marbré de jaune roussâtre et de brun noir, donne à ce rapace un excellent camouflage lorsque l’oiseau est tapi dans l’herbe. Car le Hibou des marais se plaît à gîter à terre, couché à l’abri des touffes de laîches, des chaumes ou des broussailles. Il niche au sol, parfois en colonie.
Il est un hôte des milieux ouverts, secs ou humides, mais tranquilles. C’est un oiseau des steppes et des landes, des friches forestières en bordure de prés humides, des dunes avec un peu de végétation ou de jeunes plantations de conifères. Il habite également les champs de roseaux, les berges herbeuses des rivières, les toundras avec leurs mousses ou les collines calcaires sèches parsemées de conifères bas.
Sa nidification en Belgique a toujours été rare et irrégulière : au maximum cinq couples nicheurs par an. La plupart des cas de nidification trouvés chez nous se situe en Campine où les biotopes favorables demeurent les plus nombreux. Mais cette espèce nichait également dans les Hautes Fagnes au début du 20è siècle, d’où elle disparut suite aux persécutions.
Migrateur ou nomade suivant ses humeurs, le Hibou des marais s’éparpille dans toutes les directions, ses déplacements étant davantage influencés par la disponibilité alimentaire que sous influences climatiques.
Oiseau de passage et hivernant régulier en Europe occidentale, il se rencontre alors dans les polders et les digues herbeuses. Ses déplacements peuvent alors provoquer des rassemblements importants en des endroits favorables comme ce millier d’individus recensés en 1951-1952 dans les polders du nord-ouest hollandais.
Lors de notre excursion dans les polders de Uitkerke du 20/12/2015, nous eûmes l’occasion d’observer un individu à trois reprises, tant en vol que posé sur un piquet.