C’est l’un des plus élégants de tous les ‘petits chevaliers’ que l’on nomme à présents Limicoles… pour se donner un petit air de connaisseur. Cette appellation générale se réfère cependant au mode de vie de ces oiseaux haut sur pattes et dont on trouve l’explication dans l’origine latine de cette classification : ‘limus’ (boue) et ‘cola’ (qui habite ou exploite).
Mais ce qui est beaucoup plus étrange dans son nom spécifique, est le surnom ‘aboyeur’. D’autant plus que ses appels, flûtés et décidés, peuvent se traduire par une répétition de ‘thiouthiou’ sonores qui s’entendent de loin et annoncent l’arrivée de l’oiseau bien avant qu’il entre dans notre champ d’observation.
Quoi qu’il en soit, voilà un oiseau qu’il aurait mieux valu appeler ‘Chevalier à pattes vertes’, comme cela se pratique en d’autres langues germaniques, plus soucieuses de s’attacher à un caractère de détermination très spécifique de ce petit échassier.
Le Chevalier aboyeur est un hôte nicheur des bois marécageux de la taïga septentrionale, sur les hauts plateaux de Norvège et de Finlande, mais aussi dans la moitié nord de la Russie et de la Sibérie. Quelques centaines de couples nichent également en Ecosse.
L’espèce nidifie de bonne heure, dès la mi-juillet, et elle est de passage dans nos contrées en petit nombre en mai et dès août-septembre.
Par petits groupes ou isolés, les Chevaliers aboyeurs, accompagnés de Chevaliers arlequins, s’attardent volontiers sur les vasières découvertes, voyageant de nuit pour regagner leurs quartiers d’hiver. Ceux-ci s’étendent des îles méditerranéennes à travers l’Afrique jusqu’au Cap. Les oiseaux originaires de la Sibérie se déplacement jusqu’en Inde, dans le sud de la Chine et même en Australie.
L’oiseau est protégé partout en Europe.
Un individu fut observé lundi 16/5 dernier au Grand étang de Boitsfort. D’autres chevaliers (guignettes et culblancs) le furent également en petit nombre mais ils sont plus réguliers en observations du milieu du printemps.