Hors période de reproduction, l’observation de l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus nisus) pendant un long miment n’est pas une chose facile dans la nature. C’est d’ailleurs un trait de son caractère de chasseur très discret, téméraire et agile, poursuivant ses proies dans la végétation dense et jusqu’aux portes des maisons, surtout lorsque le nourrissage hivernal attire bon nombre de nos petits oiseaux près des habitations. Mais en toute saison, on peut l’observer chasser dans des milieux variés, tant en rase campagne que dans les bois, ou encore dans des sites habités, urbains ou résidentiels.
Ses qualités de vol, au démarrage fulgurant et aux brusques changements de direction, lui sont facilitées par des ailes larges, courtes et arrondies et par sa longue queue. Mais cette vitesse de poursuite de ses proies et son acharnement à suivre celles-ci lui sont parfois fatals : la plupart des personnes non spécialisées en ornithologie ont seulement eu l’occasion de rencontrer un Epervier quand ce dernier s’est assommé brutalement (et souvent mortellement) contre une grande verrière ou paravent vitré.
Il est d’ailleurs conseillé aux personnes qui aiment les oiseaux (et leurs prédateurs) d’apposer des silhouettes d’autres rapaces sur ces vitres afin que les oiseaux des jardins soient avertis de cet obstacle et l’évitent pour eux-mêmes… et leurs ‘ennemis’ les pourchassant.
L’Epervier est donc un petit rapace qui chassent principalement les petits oiseaux (pour le mâle) jusqu’à la Tourterelle turque (pour la femelle, plus robuste). Le mode de chasse est d’ailleurs différent pour les deux sexes : le mâle est partisan d’une attaque surprise et à l’intérieur des bois et jardins, tandis que la femelle pourchasse ses proies en vol et en terrain découvert.
L’Epervier ne pratique jamais le vol sur place, dit ‘vol du Saint-Esprit’, mode de chasse particulier du Faucon crécerelle qui tombe sur ses proies (généralement des micromammifères) par piqués successifs. Par contre il pratique régulièrement le vol plané.
En première impression, la silhouette du Coucou gris (Cuculus canorus) au vol, avec sa queue longue et ses ailes pointues et fines peut provoquer la méprise avec celle de l’Epervier mâle. Cependant, le Coucou gris se déplace de façon plus rectiligne et moins rapide, et sans battu-plané, tandis que son caractère plus exhibitionniste (ne serait-ce que par son chant célèbre) devrait vite lever le doute. N’oubliez pas que l’Epervier peut être observé toute l’année, contrairement au Coucou qui est migrateur.
L’Epervier d’Europe avec ses diverses sous-espèces, se répartit sur un vaste secteur de reproduction qui va de l’Irlande au Japon et des régions boisées boréales au bassin méditerranéen, occupant toute la zone paléarctique. Les populations nordiques sont migratrices et descendent en hiver vers l’Europe, le nord et l’est de l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Inde et l’Asie du Sud-Est.
En Belgique, les effectifs, jugés stables, sont estimés à 40 couples à Bruxelles, entre 1 500 et 2 500 couples en Flandre et quelque 2 700 couples en Wallonie.