Ce chasseur d’hirondelles et de libellules a le masque noir du Faucon pèlerin et la grâce aérienne du Martinet. C’est aussi un grand voyageur qui ne reste pas plus de trois mois près de son aire, le temps de couver ses oeufs et d’élever ses petits. Dès la fin août, il repart vers les tropiques.
Le Faucon hobereau est l’un des plus petits faucons et le plus agile. C’est un rapace migrateur dont les représentants nichent en Europe et passent la mauvaise saison en Afrique tropicale, principalement dans le bassin du Zambèze.
Ce corsaire est en somme un Faucon Pèlerin en réduction, plus svelte et plus fin, qui a gagné en élégance ce qu’il a perdu en puissance. Sa silhouette aux ailes effilées et très aiguës, à la queue relativement courte, ressemble à celle d’un grand martinet. C’est un prédateur de haut vol dont les capacités acrobatiques et sa vitesse lui permettent la poursuite et la capture de ses proies, tour à tour chasseur de gros insectes ou d’oiseaux au gré des circonstances ou de sa spécialité selon son inclination individuelle.
Les libellules et les gros coléoptères sont ses proies préférées qu’il happe durant ses vols crépusculaires, de la patte ou du bec, et qu’il décortique et mange en l’air, courbant la tête vers la proie ramenée en avant, tout en poursuivant un vol ralenti. La souplesse de son vol et la rapidité de son attaque peuvent surprendre l’hirondelle ou le martinet et plus rarement la chauve-souris. Les Etourneaux au dortoir lui paient un large tribut.
Dès la fin avril, le Faucon hobereau nous revient de ses lointains quartiers d’hivernage africains. Il niche dans toute l’Europe, à l’exception des régions nordiques (Irlande, Ecosse et la frange Nord-Ouest de la Scandinavie). Si la population européenne semble globalement stable depuis un demi siècle, on note des évolutions divergeantes malgré tout : forte augmentation en Flandres, au Luxembourg et certaines régions de France mais diminution sensible aux Pays-Bas et en Allemagne.
En Belgique, c’est un nidificateur régulier sur l’ensemble du pays excepté dans les grands massifs forestiers du Sud-Est. La population est estimée entre 800 et 1 150 couples, dont 2/3 en Flandres et quelques couples (<10) en Région bruxelloise.
Lors de la parade nuptiale, le mâle se livre à de spectaculaires évolutions aériennes, offrant souvent en plein vol des proies à la femelle, et le couple, serres entremêlées, se laisse tomber brutalement sur dix mètres avant de se séparer. Cet oiseau ne construit pas de nid, mais se contente généralement d’occuper une ancienne aire de Corneille noire ou de Pie bavarde.
Cet été, un couple de faucons hobereaux a à nouveau niché à proximité immédiate des étangs de Boitsfort, attiré par la présence de nombreuses libellules et hirondelles de fenêtre !