Le Choucas des tours (Corvus monedula) est la plus petite des espèces de corvidés de nos régions. De la taille d’un pigeon, il porte sur la nuque un demi-collier gris clair qui tranche sur le fond noir ardoisé du plumage.
La vivacité et la sociabilité sont ses traits dominants, vivant le plus souvent en colonies, quoiqu’on observe également des couples isolés en forêt et en ville. Il se rencontre sur nos prairies et terres cultivées, au voisinage de vieux bois ou de grands parcs. Cavicole, le Choucas installe son nid dans les parois de falaises, les vieux bâtiments, les tourelles de château et clochers d’église, les larges cheminées de nos habitations, les trous d’arbres et même les terriers de lapins. A cet égard, c’est un concurrent du Pigeon colombin et de la Chouette hulotte, ce qui ne le rend pas particulièrement sympathique à certains ornithologues.
Son régime alimentaire est similaire à celui de la Corneille noire, mais il s’intéresse moins aux petits mammifères et rongeurs et aux oiseaux de petite taille. La chasse qu’il fait aux chenilles, hannetons et doryphores en cas de pullulation le rapproche davantage du Corbeau freux. Il consomme également des graines de céréales, des baies et des fruits et exploite au maximum les champs d’épandage et les dépotoirs, mais son menu varie beaucoup suivant les saisons et les lieux.
Quand la période de nidification a pris fin, les Choucas se rassemblent et passent ensemble la nuit dans des dortoirs situés dans la haute futaie.
Il est commun partout en Europe mais absent du nord de l’Espagne, des îles Baléares et de la Corse, de l’Islande ainsi que du nord de la Scandinavie et de la plus grande partie de la Finlande. L’espèce est répandue dans notre pays où les effectifs sont en augmentation significative en Flandre et forte en Région bruxelloise : depuis 1992, on observe une tendance annuelle moyenne de + 10 %, soit un doublement des effectifs tous les 8 ans ! En Wallonie, l’effectif reste stable avec une estimation à 15 000 couples lors de l’élaboration du dernier atlas des oiseaux nicheurs (2001-2007).
En milieu urbain, les travaux de rénovation du bâti et les mesures destinées à lutter contre les pigeons domestiques pourraient lui interdire l’accès à certains édifices. Avec la poursuite de l’urbanisation, l’étendue des gagnages pourrait à la longue devenir un facteur limitant.
Les individus de nos pays occidentaux sont sédentaires ou erratiques en grande majorité, mais ceux originaires de la Scandinavie hivernent déjà aux Pays-Bas et en Belgique.
Considéré à tort comme nuisible, le Choucas n’est pas toujours apprécié chez nous. Nous, nous nous réjouissons que trois couples nichent au Domaine des Silex depuis ce printemps.