Le Chevalier culblanc (Tringa ochropus) se reproduit dans la zone forestière boréale d’Eurasie, de la Norvège à l’Extrême-Orient. Au Nord, il ne dépasse guère le cerce polaire qu’en Scandinavie. Au Sud, il niche encore au Danemark, dans le nord de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Ukraine et de la Roumanie. Quelques rares nidifications marginales ont été signalées en Ecosse, en Autriche et dans les anciens territoires de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.
En Belgique, l’espèce est très régulière et fréquente au passage, tant au printemps qu’en automne.
De la grosseur d’un Merle, le Chevalier culblanc ressemble au Chevalier sylvain (Tringa glareola), mais il est un peu plus grand, le contraste entre le manteau sombre piqueté de petits points blanchâtres et le dessous blanc pur plus marqué. Le dessous des ailes est noirâtre alors qu’il est grisâtre chez son cousin. Il hoche la queue et la tête verticalement comme le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) quand il est inquiet. De caractère plus farouche, peu enclin à s’exposer à découvert, il déjoue bien souvent les tentatives d’approche par un envol à l’improviste.
Au passage, il a un penchant pour un horizon restreint, se présentant un peu partout avec une prédilection pour les petits lieux humides, de modestes nappes d’eau dormante encadrées de berges assez élevées, de hautes plantes ou de buissons là où d’autres petits limicoles ne s’arrêtent presque jamais. C’est ainsi qu’il affectionne les petites mares boueuses, les abreuvoirs naturels à bétail, les stations d’épandage et de décantation.
En période de reproduction, nicheur typique de la taïga d’Eurasie, l’originalité du Culblanc est de pondre dans un nid vide ou abandonné de Turdidés (grives et merles) en milieu forestier. Parfois, il adopte un nid de Geai, d’une Corneille, d’un Ramier ou d’un Ecureuil.
Migrateur hâtif (dès le mois de juin), le Culblanc a une distribution très étendue de l’Europe moyenne jusqu’aux forêts équatoriales.