Dessin de John Gould©
La détermination de l’Avocette élégante n’offre aucune difficulté et même l’ornithologue novice ne peut la confondre avec une autre espèce grâce à son plumage blanc bariolé de quelques bandes noires sur le dos, les ailes et la nuque, ses longues pattes palmées de couleur gris-bleu, et surtout à son curieux bec retroussé à la pointe.
Son appellation allemande de « sabre recourbé » reprend d’ailleurs ce caractère descriptif de ce bel échassier.
Toujours marchant en avant et « sabrant » l’eau peu profonde devant elles les Avocettes barbotent jusqu’au ventre, flottent légèrement, nagent et plongent la tête jusqu’au fond, la queue en l’air, comme les Canards. Quand elles sont rassemblées en troupes compactes, elles évoluent collectivement avec ordre et ensemble, exécutant toutes les mêmes mouvements avec discipline.
Comme les eaux peu salées et saumâtres lui sont indispensables, cette espèce affectionne tout particulièrement les côtes maritimes, les marais salants et les lagunes. L’Avocette niche volontiers dans les prés salés (schorres) et va chercher sa nourriture, à marée basse, sur les bancs de sable (slikken). Sa nourriture se compose de toutes sortes d’animalcules vivant dans la vase et l’eau de mer : larves et insectes adultes, crustacés, mollusques et vers.
En août ; les Avocettes adultes quittent déjà les sites de nidification pour vagabonder le long des côtes atlantiques belges, françaises et ibériques.
En Belgique, l’Avocette est un nicheur local qui occupe trois centres de dispersion qui sont en connexion avec l’importante zone de nidification du delta hollandais : par ordre d’importance décroissante, il s’agit du Bas-Escaut, du littoral où le Zwin représente une importante implantation durable et, au nord de Gand, dans la zone du canal à Terneuzen.
La population nicheuse belge se situe entre 340 et 425 couples, dont seulement un à trois en Wallonie. Celle-ci a connu son maximum (520-540 couples) en 2001-2002 grâce à la création de vastes terrains industriels sablonneux à proximité de l’estuaire de l’Escaut. Comme la plupart de ces sites industriels fréquentés sont voués à disparaître, l’avenir de cette espèce dépendra de sa faculté à coloniser de nouveaux habitats.
Le mercredi 1er avril dernier, un individu fut longuement durant plusieurs heures sur le Grand Etang de Boitsfort ! C’est la 168ème espèce observée au Domaine des Silex et/ou environs immédiats.