Du tronc d’un pommier, un gros oiseau vert et jaune s’est détaché et gagne d’un vol onduleux un arbre plus éloigné contre lequel il se plaque. Sa tête couronnée d’écarlate, au regard fixe, il joue à cache-cache derrière son paravent. A la tache rouge encadrée de noir de ses moustaches, on reconnait un mâle. La femelle est identique mais n’a pas de rouge à la moustache.
D’une taille voisine à celle du Geai des chênes, le Pic vert est le plus connu de sa famille. La coloration générale de son plumage est d’un vert foncé sur le dos et d’un vert un peu plus clair sur le dessous du corps. Le croupion est jaune, la calotte rouge et le pourtour de l’œil noir.
On trouve le Pic vert le plus souvent dans les bois de feuillus clairsemés, les bois de conifères, les parcs agrémentés d’éléments de futaies et de pelouse, les vastes jardins confinant des prairies et les vieux vergers, tous des endroits où il est hôte nicheur.
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Souvent, on l’entend avant de le voir car il signale de loin sa présence par sa voix retentissante, une rapide succession de notes assez dures, avec quelques variations dues à l’énervement agressif ou à l’inquiétude. Mais la manifestation la plus sonore est son chant, un véritable ‘rire’ claironnant rendu célèbre par le dessin animé Woody Woodpecker.
Le pic est l’oiseau symbole de la forêt et, pour tous, l’arbre est au pic ce que l’eau est au canard. Pourtant, le Pic vert est nettement plus campagnard que forestier, affectionnant le bocage ou les grands parcs plantés de vieux arbres, avec possibilités de nicher dans une cavité naturelle, et conditionné par la présence de fourmilières. Bien qu’il travaille souvent les troncs pour y rechercher insectes et larves xylophages et qu’il passe une bonne partie de sa vie sur les arbres, le Pic vert se nourrit principalement à terre. Il fréquente souvent les prés à l’herbe courte, visitant même les pelouses rases des jardins, où il recherche, davantage que les autres pics, les fourmis et leurs larves. Il s’y déplace alors par petits bonds avec aisance, la tête levée, fouillant la terre de son long bec puissant, se servant de sa longue langue gluante, qui peut atteindre cinq fois la longueur de sa tête, pour pénétrer plus aisément les profondeurs des fourmilières. Il mange aussi, parfois, limaçons, escargots, vers de terre, graines et fruits. Il visite aussi la couche humide de l’humus recouverte de feuilles mortes, les souches et les pieux vermoulus et va parfois jusqu’à percer les ruches pour parvenir aux abeilles.
Très territorial, il voit en tout congénère un indésirable qu’il faut chasser. Si l’intrus ne réagit pas à la série de cris émis par le propriétaire des lieux, il se verra menacer par un éventuel combat mimé préalablement.
Son aire de dispersion s’étend sur toute l’Europe continentale, sauf au nord de la Scandinavie. C’est un oiseau nicheur assez commun en Belgique (quelque 5 000 couples) mais plus rares en Hautes Fagnes et dans les régions poldériennes dépourvues d’arbres.
Si les jeunes se dispersent dès le début d’août, les adultes ayant repris leurs distances, vagabondent sur un territoire plus étendu mais restent sédentaires. Il est très sensible aux hivers rigoureux qui peuvent leur être fatal.